NFT est l’acronyme anglais de “Non Fongible Token” qu’on peut traduire par “Jeton non-fongible”. Ok… “Fongible ?”, vous demandez-vous : cela se dit de quelque chose qui est remplaçable par autre chose. Par exemple, un billet de 5 euros est interchangeable avec un autre billet de 5 euros : on dit alors qu’il est fongible. Un jeton non-fongible, c'est donc un jeton que l’on ne peut pas remplacer, qui est unique. Grâce à eux, il est donc possible de certifier comme unique un objet ou service numériques, qui sont par essence infiniment reproductibles. Par ce biais, un acheteur de NFT devient alors le nouveau propriétaire de ce bien ou service (numérique, ou même physique, dans certains cas) auquel il est associé.
On en comprend alors l'intérêt dans le domaine de l’art numérique, le premier où les NFT ont trouvé un terrain d’expérimentation.
Ces jetons - qui s’apparentent donc à des certificats de propriété - peuvent être associés à n’importe quel objet ou même service.
Dans le monde numérique, il peut s’agir de :
● photos
● dessins
● vidéos
● sons
● jusqu’à des “moments”, sous forme de vidéo, d’un match de basket de la NBA !
● Accès privilégié à un contenu (il ne s’agit donc pas ici d’un droit de propriété en tant que tel au contenu en question)
Mais le NFT peut également être associé à un objet physique, comme les guitares de John Lennon par exemple. C’est là qu’il faut être précis : acheter le NFT des guitares de John Lennon ne signifie donc pas avoir matériellement les guitares. Dans ce cas précis, l'acheteur aura accès à des petits fichiers numériques contenant leur histoire mais le fils de John Lennon reste bien le détenteur des guitares physiques. En fait, les avantages associés à l’achat d’un NFT diffèrent et sont spécifiques à chaque objet vendu et au mécanisme choisi par le vendeur.
En bref, le marché des NFT concerne a priori n’importe quel objet, qu’il ait une valeur intrinsèque ou non, pourvu qu’il y ait un acheteur intéressé.
Lors de l'achat de NFT, les acheteurs reçoivent - et c’est là que ça devient un peu technique - un jeton numérique donnant accès à un fichier numérique enregistré dans une blockchain ayant pour objet de représenter le certificat d'authenticité de cette œuvre.
On en entend vaguement parler sans jamais comprendre : c’est quoi la blockchain au juste ? La blockchain est une technologie qui permet un stockage autogéré, transparent et sécurisé des données. C’est sur elle que reposent les NFT pour leur stockage de manière sécurisée. La blockchain est réputée pour rendre les NFT infalsifiables et garantir leur traçabilité. La limite de cette technologie concerne son impact écologique. En effet, elle est fortement énergivore et nécessite une grande quantité de serveurs.
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Pour mieux comprendre la nature d’un NFT, il faut le distinguer de :
● l’objet auquel il est rattaché, comme une œuvre d’art par exemple. Le NFT peut faire office de titre de propriété, de l’intégralité ou d’une partie d’un objet mais l’objet en tant que tel n’est pas un NFT.
● d’un certificat de propriété intellectuelle. Si l’acheteur devient le propriétaire d’un bien numérique, il ne bénéficie pas pour autant des droits de reproduction sur celui-ci. Au même titre qu’un acheteur de morceaux de musique sur Itunes n'obtient pas les droits d’auteur sur ces morceaux.
● d’un droit d’exclusivité. Si ce bien associé à un NFT est disponible en ligne, par exemple une image au format JPEG, il peut être téléchargée par n’importe qui, gratuitement.
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On l’a dit, malgré le titre de propriété conféré par l’achat d’un NFT, n’importe qui peut télécharger une copie de l'œuvre gratuitement et légalement ou simplement aller sur Youtube pour visionner l'œuvre en question. Quel est alors l’intérêt de payer, parfois des millions de dollars - comme le 1er Tweet à 2,9 millions de dollars - pour un NFT ?
- pouvoir bénéficier d’éventuels avantages ou privilèges à la suite de l’achat d’un NFT. Par exemple, si on achète le NFT d’un tableau de Turner au British Museum, il s’agit là de la possibilité d’aller le voir en passant un moment privilégié sans les touristes. Donc au-delà du NFT en lui-même, c’est bien le prestige et les éventuels avantages qu’ils procurent qui en constituent un des intérêts majeurs
- pour l’art de collectionner. On peut voir un NFT comme une carte à collectionner pour personnes très aisées, le NFT permettant de créer de la rareté dans le monde numérique
- pour faire partie d’une communauté très exclusive
- vendre son œuvre numérique comme n’importe quelle œuvre classique. En effet, pour un artiste numérique, le NFT est une manière (non infaillible, on va y venir) de contrer la reproductibilité numérique et ainsi de pouvoir se protéger du piratage ou de la duplication. Il pourra maintenant vendre ses œuvres numériques comme sur un marché traditionnel.
- le système de “smart-contrat”. Grâce au “smart-contrat” ou “contrat intelligent”, très facile à créer lors de la création du NFT, à chaque fois que son NFT sera revendu, l’artiste touchera une commission. C’est la force des NFT, car ce système n’existe pas dans le marché de l’art traditionnel.
- pour (espérer) s’enrichir en comptant sur l’engouement et la hausse des prix, dans une logique d’achat et de revente.
Comme sur un marché traditionnel. On peut comparer le marché des NFT avec celui du marché de l’art. Lorsqu’on achète un tableau, la côte de l’artiste monte et donc la valeur du tableau monte. C’est le même principe avec les NFT : la valeur d’une NFT prend source dans la confiance qu’on a dans le fait qu’on va pouvoir la vendre plus cher.
Pour acheter des NFT, on peut se rendre sur des plateformes spécialisées dans la vente de NFT. Ces plateformes étaient déjà connues pour acheter et vendre des crypto-monnaies. Parmi les plateformes les plus connues, on peut citer :
● les plateformes généralistes comme OpenSea, Rarible
● les plateformes spécialisées dans l’art comme Super Rare, Nifty Gateway
● les plateformes spécialisées dans les jeux-vidéos comme Axie Marketplace
● les plateformes spécialisées dans le sport comme Ethernity
Après la création de votre compte sur ces plateformes, vous avez la possibilité d’importer, acheter et vendre des NFT.
1/ Le “Wash Trading” qui consiste à simuler un engouement autour d’un NFT, soit en achetant son propre NFT à partir de plusieurs comptes pour faire monter les prix, soit via une promotion du NFT par des bots sur les réseaux sociaux.
2/ L’autre risque est que des arnaqueurs certifient une œuvre qu’ils n’ont pas créée.
> bien se renseigner sur la légitimité du compte du vendeur et sur l’histoire de l’oeuvre avant l’achat de son NFT
> s’appuyer sur l’un des avantages de la blockchain : pouvoir consulter publiquement l’historique des transactions et éventuellement repérer si l’évolution du prix d’un NFT est basé sur un faible nombre de transactions, signe de “Wash Trading” donc.
Investissement d’avenir ou bulle de spéculation ? Selon l'économiste Dominique Sagot Duvauroux, les NFT sont en train de créer une bulle spéculative sur le marché de l’art numérique. En effet, on peut dire que le prix des NFT aujourd’hui est spéculatif, car la valeur du bien artistique auquel il est associé ne repose pas tant sur une reconnaissance de sa valeur artistique que sur le fait qu’on pense qu’un acheteur plus offrant va vouloir l’acquérir. Une question de temps avant leur disparition alors ? Selon l’économiste, pas sûr. En fait, il est possible que le marché des NFT connaissent la même évolution que celui du Bitcoin, avec un engouement fort suivi d’une forme d’autorégulation.
Aussi, les NFT ne concernent pas seulement le marché de l’art, ce sont aussi des outils qui peuvent créer de la valeur dans l’économie réelle. On peut citer la société Honest en France, qui aide ses clients comme Cdiscount ou Décathlon à sécuriser les livraisons de colis, grâce à la traçabilité permise par les NFT. Concrètement, avec un NFT associé au colis, chaque acteur qui réceptionne le colis sur le parcours de livraison en devient responsable car toutes les transactions de NFT sont inscrites sur la blockchain et donc visibles publiquement.
Il est difficile de dire si les NFT seront largement utilisés dans les années à venir. Il est clair qu’ils suscitent actuellement un grand intérêt et qu’ils présentent plusieurs avantages potentiels, aussi bien pour le marché de l’art numérique que pour l’économie numérique. Affaire à suivre !
Julie,
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