Je pense que vous serez nombreux à être d’accord avec moi : le e-commerce, c’est une vraie belle invention. Un gain de temps, plus large choix de produits, davantage d’information parfois aussi... Je navigue, je clique, et j’attends le colis… De quoi remplacer définitivement les virées shopping « en vrai » ? C’est ce que j’ai longtemps cru. Et je me trompais complètement.
Le mois dernier, j’ai jeté un œil sur mon relevé de comptes : j’ai dépensé cinq fois plus en magasin que sur Internet. Alors j’y ai repensé un peu plus sérieusement. Sur le Web, aucun problème pour trouver le produit qui me fait envie, mais j’ai souvent une bonne raison de ne pas acheter : pas sûr que ce soit la bonne taille, un doute sur la matière (sympa en photo, décevante au déballage).
Et je suis loin d’être le seul. Saviez-vous qu’un magasin « transforme » entre un et deux visiteurs en acheteurs, alors qu’un site de e-commerce n’en convainc que deux… sur cent ?
Pourquoi préférons-nous encore les magasins bien réels, nous apprend une étude menée auprès de 11 000 consommateurs ? Parce qu’il n’y a pas d’attente (je repars avec le produit immédiatement), pour 56% des Français interrogés. Parce qu’en magasin on peut découvrir de nouvelles choses (45% des répondants).
Et surtout, surtout, parce qu’on peut toucher, sentir, essayer les produits, selon 71% des sondés. En clair, le commerce virtuel manque de sen-sa-tions. Sur le Web, on utilise qu’un seul de nos cinq sens : la vue.
Mais ça, c’était avant. Nos écrans sont déjà tactiles : bientôt, ils seront haptiques, c’est-à-dire qu’ils reproduiront les sensations du toucher. Une technologie bien connue des gamers, dont les manettes vibrent pendant une partie de jeu vidéo. Hap2u, une startup grenobloise, a trouvé le moyen de faire de même sur nos smartphones et tablettes, grâce à des ultrasons.
Ressentir la laine d’un pull, le grain du cuir d’un blouson ou d’une paire de chaussures… Même si le système reste encore à inclure dans nos appareils, on sent bien qu’il rendra le e-commerce plus… palpable.
Un autre système, lui, existe déjà. Et il permet de savoir si oui ou non le vêtement va vous aller. Il s’agit des cabines d’essayage virtuelles, développées par exemple par Fits.me ou Fitle. Fits.me demande simplement d’entrer ses mensurations, et vous renseigne ensuite sur ce qui a des chances de vous aller (ou pas).
J’ai testé son concurrent français, Fitle. Il ne demande que d’envoyer quatre photos (face, dos, et les deux profils) pour me créer en quelques secondes via son application un double de moi-même en 3D. Double avantage : Fitle peut me recommander les habits à la bonne taille. Et de les voir sur moi, presque comme devant le miroir. Pas mal, non ?
Au fait : du 28 juin au 2 juillet, Oney était au Look Forward Fashion Tech Festival. Envie d’en savoir plus sur les innovations et la mode ? Notre compte-rendu est par ici.
Pierre
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